Samedi 15 mars 2008, Ouagadougou
Il y avait bien de l’eau hier soir mais je n’avais plus le courage de me doucher en rentrant. Les filles elles s’en sont données à cœur joie avec lavage de cheveux et tutti quanti. Je restais donc pouilleuse …
Le matin nous avions donné RDV à Maxime à 8h45 afin d’être au SIAO (salon international de l’artisanat de Ouagadougou) car jusqu’à demain il y a une exposition sur l’art de tout l’ouest africain. Laeti y a trouvé de quoi faire ses cadeaux ainsi que Flo. Nous sommes passées au Scimas ensuite pour acheter du lait maternisé 1er âge pour l’orphelinat ainsi que de quoi faire un goûter avec les garçons de KAMZAKA. Du coup, épuisées par la chaleur nous avons aussi acheté de quoi grignoter à midi afin de ne pas passer 3 heures au resto. Nous avons donc profité d’une bonne sieste avant de repartir avec Maxime chercher Adèle, Parfait, Kevin et le petit Yael (et Basile) afin qu’il nous emmène voir sa maison qui est en construction depuis 3 ans. Nous avons passé quelques heures là-bas à papoter avec son père, sa famille et ses voisins, à prendre des photos. En rentrant nous avons filé sur internet après avoir déposé toute la famille. Les connexions sont lentes, très lentes (17 minute pour accéder à ma boite de réception)… puis nous décidons de manger au DANY ICE juste en face de Carmen.
Dimanche 16 mars 2008, Ouagadougou
RDV donné à 9h à Max pour aller acheter les bananes pour l’école (350 bananes à 250 CFA le kilo soit un total de 12000 CFA pour 49 kilos ... héééééééééé oui ... il fallait bien que je négocie quelque chose !) le transport des bananes et leur conservation jusqu'à demain nous a posé quelques difficultés qui ont pris une bonne demi heure avant d’être résolues. Du coup nous sommes arrivées vers 11h à KAMZAKA. Les garçons étaient en pleine lessive, il y en avait partout. Nous avons donc passé la journée avec eux. Le goûter a été avalé avant le déjeuner. Peu importe, aujourd’hui c’est jour de fête car les visites sont rares. J’ai distribué les quelques affaires que l’on m’avait demandé (le sac a dos de jean Nana avec ses fournitures scolaire (sac qu’il n’a pas lâché de la journée)), les lettres etc … Flo avait amené quelques jeux dont un twister qui a fait un malheur. Je me suis fait plumée aux dames. Ces gosses sont doués. Après le déjeuner nous sommes parties avec Max et Marius (le trésorier), Moussa (animateur éducateur), Blaise ((rasta) idem) prendre un verre pendant que les enfants se reposaient. Nous sommes rentrés pour le cours de dessin car tous les dimanche vient un professeur d’art plastique pendant 2h afin d’apprendre aux enfants à dessiner. Nous avons suivi la classe et je dois avouer que jamais on ne m’avait expliqué aussi bien comment dessiner un personnage. Le type est vraiment doué. Nous avons pas mal rigolé, certains ont dormis. C’était un moment vraiment privilégié.
N’ayant pas déjeuné ni fait de sieste nous étions littéralement épuisées. Nous avons « demandé notre route » vers 17h et sommes passée chez Monsieur Achille pour déposer le lait pour la jeune fille qui a des jumelles. Ensuite nous nous sommes précipitées au verdoyant en espérant qu’il soit ouvert. Nous étions là à 18h, mortes de faim et de fatigue, la cuisine n’ouvrant qu’à 18H30 nous avons patienté bon gré mais surtout mal gré avec un coca. Le repas n’a jamais été aussi apprécié qu’aujourd’hui.
Il fait toujours aussi chaud mais si on n’est pas en plein soleil c’est supportable. Je pense qu’ entre midi et deux on doit atteindre les 45-48 ... sachant que le soir a 19h30 il fait 35°. Le seul moment de fraîcheur est celui ou l’on sort de la douche et qu’on passe sous le ventilo mais ça ne dure pas … Ce soir on se couchera après une « bonne » douche. C’était vraiment une super journée.
Lundi 17 mars 2008, Ouagadougou – Guimtenga
Nous avions rameuté les troupes à 7h30 (c’est a dire la famille d’allemands qui loge aussi à Carmen Kisito) ainsi que Manu et sa mère Monique (dites pour faire simple M&M (des amies de Thierry de l’association « Enfance en Péril »)) qui sont en vacance ici. Je voulais partir au plus tard à 8h … seulement il y eu un malentendu sur le programme de M&M qui en fait devait aller à Kamzaka et non pas a Guimtenga. Du coup, Marius qui devait aussi nous rejoindre et resté lui aussi à Kamzaka. Nous voilà donc partis (les allemands et nous) pour Guimtenga. Nous arrivons à l’école vers 9h. Les cours avaient bien évidemment commencé puisqu’ils débutent leur journée à 7h30. Tonton Raphaël était là pour nous accueillir. Nous avons discuté un moment avec les différents professeurs et nous sommes présentés aux 3 classes. Après avoir raconté l’histoire de cette école à la famille allemande ils sont repartis et nous avons intégré les locaux nous répartissant chacune dans une classe. Je commence par la classe de CE1. Ils sont 101 élèves. Leur professeur Monsieur Kaboré Sibidi est aussi le directeur de l’école. Laeti a attaqué par le CP2. Ils sont 87 car il y a 3 absents. Agnès leur professeur les mène à la baguette mais avec humour. Flo quand a elle est partie chez les petits, le CP1 dont la maîtresse s’appelle Binto. Ils étaient 57 sur 66. Nous avons donc eu le droit à des maths, de la lecture, une composition. Nous avons été chacune très étonné par leur désir d’apprendre. Bien sur il y a toujours dans les classes un artiste, un cancre, une tête et un chouchou mais ils se battent pour répondre aux questions et ça c’est incroyable à voir.
A 10h30 il y a eu le récré. Flo a sorti son appareil à faire de bulles ce qui a provoqué une liesse général surtout lorsque Maxime leur a dit qu’il donnerait 100 CFA à celui qui lui en ramènerait une. Pendant que les enfants s’amusaient je me suis rapprochée des cuisinières qui préparaient le riz. En effet j’étais curieuse de savoir la quantité de riz utilisée par jour. Afin de nourrir les 257 enfants inscrits (sans compter les absents) il faut compter un sac de riz de 5OKg par jour ainsi qu’une boite de concentré de tomate plus le bouillon Maggi.
Nous avons repris les cours jusqu’à midi. S’en est suivi la distribution du repas. Aujourd’hui est un jour spécial car en plus de la traditionnelle gamelle de riz nous leur avons distribué à chacun un paquet de gâteau et une banane. Les enfants une fois les gamelles remplies partent selon leurs affinités s’asseoir à l’ombre des arbres environnant. Ils sont sensés s’y reposer jusqu’à 15h. Le temps m’a semblé très long. Heureusement l’intervention des blanches les aura distrait. Entre Laeti qui leur a appris une chanson plus celles qu’ils nous chantaient de leur cru ont occupé une bonne partie de cette pause. Quant à essayer de leur apprendre à faire la ronde ou a jouer a 1,2,3 soleil … c’était mission impossible vu le nombre. Pendant que les filles continuaient à jouer avec eux je me suis entretenue avec une mère de famille qui est venue me présenter son projet de monter un AME (Association des mères éducatrices). Elles sont 67 à s’être inscrites avec le projet de mettre en place un jardin potager et ils recherchent des fonds pour les aider mais le projet bien que sympathique est beaucoup trop vague. A part la liste des mamans volontaires (chacune verserait 250 CFA et donnerait de son temps), et un papier officiel expliquant ce qu’est une AME aucun budget ni étude approfondie n’a été faite. Je lui ai donc suggéré de monter un projet solide avec leurs besoins réels et un budget prévisionnel afin de le soumettre à Paolo mais en leur précisant bien que malheureusement on était très sollicité de tous les côtés et que pour l’instant la priorité était donnée à la fin de la construction et de la réfection de l’école.
Au bout de 2h nous nous sommes octroyé une mini sieste à même le sol avec, cela va sans dire, quelques dizaines de paires d’yeux qui nous dévisageaient mais bon … la chaleur et la fatigue nous aidèrent à faire abstraction. Nous reprîmes les cours de 15h à 17h en échangeant nos classes. A la fin des cours nous avons assisté à la descente du drapeau avec l’hymne national chanté par les enfants. Nous avons essayé de prendre la route, notre problème de batterie restant le même nous nous sommes littéralement fait catapultés par des dizaines de mains. Je me demande d’où ces gosses tirent toute cette énergie.
Couvertes de poussière de la tête au pied et complètement déshydratées (nous avions cependant emmené beaucoup d’eau), nous nous sommes jetées sur un coca comme la misère sur les pauvres gens avant de rentrer à Carmen. Nous sommes ressorties dîner avec M&M au verdoyant. Je vais bouquiner un peu avant de dormir. Demain c’est grasse mat youuuuupi !!!
Mardi 18 mars 2008, Ouagadougou
Note de Flo : « Levées à 8h17 environ, nous sommes parties fraîches et de bonne humeur pour aller rendre visite a un copain de Maxime qui est artiste et peint de très beaux tableaux. Il fait en fait des panneaux publicitaires et peint sur le coté des tableaux qui sont revendus ensuite par plein de gens dans les rues de Ouaga. Laetitia a acheté deux jolis tableaux, et moi (Flo) deux cougourdes colorées.
Apres cette séance de shopping endiablé (hum hum), nous sommes allées retirer des sous puis sommes revenues a Carmen pour déposer lesdits sous et faire nos comptes d’apothicaire.
Après maints calculs foireux, nous en sommes venues aux mains. Non, en fait on a réussi à bien s’en sortir.
Ah oui ! Nous sommes aussi allés, toujours avec notre vaillant Maxime, chercher les beurres de Karité et autres produits qu’on avait commandé en début de semaine.
Pose déjeuner à l’Eau Vive, ou tout le gratin politique du Burkina s’était donné rendez-vous. Maxime ne savait plus où donner des yeux de la tête ! Il y avait plein de ministres partout.
Après le repas nous sommes rentrées faire une bonne sieste. Vers 16 h, Maxime est venu nous chercher pour aller visiter le parc urbain de la forêt classée de Bangr-weoogo. On a marché un peu et vu un croco flemmard ainsi que de jolis oiseaux colorés.
Bref, la journée est très vite passé et nous voilà de retour à Carmen, ou nous nous sommes « décraspouillées » avant d’aller manger un petit morceau au restau d’en face (Dany Ice, yahoooooooooooooooooo !).
Maintenant nous sommes en train de dire des tas de bêtises et rigoler dans la suite présidentielle de Laetitia. »
Mercredi 19 mars 2008, Ouagadougou
Nous avions donné rendez vous à Maxime à 9h à Carmen avec toute sa famille afin de les emmener voir le zoo de la forêt. Nous nous sommes acquittées des droits d’entrée (100 CFA pour les enfants, 200 pour les adultes et 1000 pour l’appareil photo) et avons effectué la visite avec un guide. Après un petit rafraîchissement nous avons déposé Adèle et les enfants à la maison et lui avons offert les cadeaux que nous avions ramené de France dont la machine à coudre de Laeti. Elle était vraiment très émue. Le petit Yael est à croquer, toujours entrain de sourire.
Après avoir eu Paolo au téléphone nous sommes allées retirer de l’argent afin de racheter du lait maternisé 1er âge. Malheureusement il n’y avait plus de cartons entiers de la marque la moins cher (Marque Frisola à 2250 CFA la boîte). Nous avons donc vidé le rayon de ce qu’il restait (16 boites) et avons pris du lait de la marque Gallia et Blédina (qui sont eux à 3250 CFA la boîte). Le tout nous est revenu à 198500 CFA (302 €). Nous sommes allée déposer le tout à l’orphelinat (76 boites offertes par graines de joie et 12 boites offertes par les américains) ainsi que tous les jouets offerts par Flo dont un tapis d’éveil qui a rendu particulièrement heureuse la secrétaire car elle nous a dit l’avoir demandé depuis longtemps mais que jusqu’à présent personne n’en avait ramené. Chaussures, lingettes et vêtements ont également été déposés par Flo. Aujourd’hui nous avons décidé de pique niquer à Carmen ce qui, en plus de nous faire faire des économies nous permet de nous reposer (ce qui est moins évident lorsque l’on va au restaurant). Nous sommes également passées récupérer les papiers phytosanitaires pour le karité ainsi que l’attestation de produit biologique puis avant de rentrer nous avons récupéré les tableaux que nous avons achetés. Le gars, un ami de Maxime est vraiment doué (15000 le grand 6000 le petit 1000 la calebasse). Très gentil il nous a offert une calebasse chacune ainsi qu’un tableau pour Flo.
Marius nous a appelé pour nous inviter à un petit concert. Il y a en effet une française (Susie) qui, (tombée amoureuse du ou au Burkina, je ne sais pas), a monté un groupe avec d’autres musiciens. Elle joue de l’accordéon, il y a un djembé et un autre instrument dont je ne me souviens pas le nom. L’ayant rencontré l’autre jour je lui avais demandé s’il était possible d’organiser un petit concert à Kamzaka car j’étais curieuse d’écouter ce mélange. En plus ça ferait quelque chose de nouveau pour les garçons. Donc Marius nous avait donné RDV à 16H mais finalement nous a dit que le concert débuterait à 19H30. Nous avons décidé (puisque c’est jour de fête) d’aller acheter des pizzas et des fruits pour le dîner seulement voilà, on est arrivés à 18h dans une pizzeria. Le type nous informe que le cuistot n’arrive qu’à 18h30 (ce qui n’aurait pas été un problème s’il n’avait pas menti sur la suite) et qu’il pouvait enfourner jusqu'à 10 pizzas ensemble. Nous en commandons 15 et prenons un rafraîchissement en attendant. Nous faisons une rencontre qui pourra s’avérer fort intéressante dans le futur. En effet, alors que nous patientions désespérément je fais la connaissance de Ouali. Ouali travaille pour l’ANPE burkinabé. Il est spécialisé dans la formation des jeunes n’ayant pas reçu d’éducation. Je lui parle de Kamzaka et lui propose de rencontrer Marius. Les minutes passent, les heures … Lasses et nous voyant en retard nous demandons régulièrement « dans combien de temps » et la réponse est toujours aussi malhonnête. Ca va du « quelques minutes » au « il n’en reste que 6 à cuire » en passant par « 10 minutes » sauf qu’à 20h30 on ne voyait toujours rien venir. Je rappelle donc Marius pour m’excuser une fois de plus lorsque Flo complètement excédée demande à voir les pizzas qui sont déjà prêtes ... quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit qu’il n’y en avait que 10 de cuites. Elle lui somme de nous rembourser la différence et nous partons à 20h45 avec nos 10 pizzas et les boules d’avoir raté le concert et d’arriver aussi tard. Heureusement demain c’est Férié. Nous arrivons donc vers 21h30 complètement énervées mais le simple fait de voir les garçons qui nous tombent dessus avec leurs grands sourires dès notre arrivée fait s’évaporer la moindre particule de négativité. Nous passons une bonne heure avec eux à jouer, à écrire nos adresses et à récupérer leur lettres et dessins pour leur parrains et marraines. C’est fou comme ils y sont attachés. Ils me demandent tous si je connais X et Y. C’est important pour eux. Il y a un petit nouveau qui est arrivé hier au centre. Il s’appelle Issa. N’ayant pas encore de parrain Flo s’est proposé de devenir sa marraine. Il faudra cependant attendre le dossier du SAMU Social (c’est eux qui l’ont envoyé à KAMZAKA) et voir s’il passe la période d’adaptation qui dure environ un mois. Ensuite elle pourra remplir les formalités.
Nous rentrons fatiguées tant par l’attente de ces p…..s de pizza que par l’énergie qu’il a fallu déployer avec les garçons. On se couche vers minuit trente. Un record !
Jeudi 20 mars 2008, Ougadougou – Paris via Niamey
Levées à 8h une grosse journée nous attend. Nous commençons par aller régler la voiture à Guy puis filons chez Sandrine Roche (qui fabrique les savons d’Asseitou) pour récupérer les 400 savons (56000 CFA). De là nous allons déposer le tout à Carmen Kisito car ils craignent la chaleur. Nous sommes partis manger au verdoyant puis après un RDV manqué avec Ouali nous sommes passés récupérer Marius (Ismaël s’est tapé l’incruste) pour aller visiter le chantier car il paraît qu’ils ont bien avancé (effectivement les fondations sont comblées et ils sont déjà entrain de monter les murs des sanitaires). Au retour nous passons un moment avec les garçons puis allons chez Achille pour récupérer un courrier et pour lui donner des stylos qui font défaut à l’école. De là, pendant que les filles se douchent j’ai finalement réussi à organiser une rencontre avec Ouali et Marius juste à côté de la maison. Nous sommes allés prendre un verre au « Stade de France Plus » … je ne pouvais partir sans passer par là. Je rentre pour pouvoir faire ma valise car le temps, même s’il semble s’être arrêté aujourd’hui, continu sa course. Max vient nous chercher vers 19h. Nous passons faire un rapide bisous à Adèle avant de repartir pour l’aéroport.
Le voyage de retour sera pénible car premièrement la grande nouveauté c’est qu’une fois qu’on est enregistrés on ne peut plus sortir de l’aéroport. Du coup c’est nul parce que nous on est arrivées super tôt et on comptait passer un moment avec Maxime, boire un dernier verre. C’est vraiment nul nul nul leur système. Du coup on a été obligés de se dire au revoir à travers la vitre. On a poireauté jusqu’à 20h30 dans cet aéroport miteux qui pue les pieds. C’était une infection ! Nous décollons à 21h30 pour 45 minutes de vol plus tard, atterrir à Niamey au Niger. Là nous attend une escale d’1h30 pendant laquelle nous sommes confinées dans l’avion sans rien faire. On a faim, on est fatiguées et on ne peut même pas regarder de film en attendant. On re-décolle vers minuit quelque chose et juste au moment de nous endormir ils servent le dîner. Arrrrrrrrgh !!!! Bref … je me jette sur le plateau car j’ai vraiment trop faim. Le voyage a donc été très long. Heureusement l’équipage était aussi très sympa. Nous arrivons à CDG à 6h30 du mat. Il fait froid et il pleut ! YEEEPA !!!
Il y avait bien de l’eau hier soir mais je n’avais plus le courage de me doucher en rentrant. Les filles elles s’en sont données à cœur joie avec lavage de cheveux et tutti quanti. Je restais donc pouilleuse …
Le matin nous avions donné RDV à Maxime à 8h45 afin d’être au SIAO (salon international de l’artisanat de Ouagadougou) car jusqu’à demain il y a une exposition sur l’art de tout l’ouest africain. Laeti y a trouvé de quoi faire ses cadeaux ainsi que Flo. Nous sommes passées au Scimas ensuite pour acheter du lait maternisé 1er âge pour l’orphelinat ainsi que de quoi faire un goûter avec les garçons de KAMZAKA. Du coup, épuisées par la chaleur nous avons aussi acheté de quoi grignoter à midi afin de ne pas passer 3 heures au resto. Nous avons donc profité d’une bonne sieste avant de repartir avec Maxime chercher Adèle, Parfait, Kevin et le petit Yael (et Basile) afin qu’il nous emmène voir sa maison qui est en construction depuis 3 ans. Nous avons passé quelques heures là-bas à papoter avec son père, sa famille et ses voisins, à prendre des photos. En rentrant nous avons filé sur internet après avoir déposé toute la famille. Les connexions sont lentes, très lentes (17 minute pour accéder à ma boite de réception)… puis nous décidons de manger au DANY ICE juste en face de Carmen.
Dimanche 16 mars 2008, Ouagadougou
RDV donné à 9h à Max pour aller acheter les bananes pour l’école (350 bananes à 250 CFA le kilo soit un total de 12000 CFA pour 49 kilos ... héééééééééé oui ... il fallait bien que je négocie quelque chose !) le transport des bananes et leur conservation jusqu'à demain nous a posé quelques difficultés qui ont pris une bonne demi heure avant d’être résolues. Du coup nous sommes arrivées vers 11h à KAMZAKA. Les garçons étaient en pleine lessive, il y en avait partout. Nous avons donc passé la journée avec eux. Le goûter a été avalé avant le déjeuner. Peu importe, aujourd’hui c’est jour de fête car les visites sont rares. J’ai distribué les quelques affaires que l’on m’avait demandé (le sac a dos de jean Nana avec ses fournitures scolaire (sac qu’il n’a pas lâché de la journée)), les lettres etc … Flo avait amené quelques jeux dont un twister qui a fait un malheur. Je me suis fait plumée aux dames. Ces gosses sont doués. Après le déjeuner nous sommes parties avec Max et Marius (le trésorier), Moussa (animateur éducateur), Blaise ((rasta) idem) prendre un verre pendant que les enfants se reposaient. Nous sommes rentrés pour le cours de dessin car tous les dimanche vient un professeur d’art plastique pendant 2h afin d’apprendre aux enfants à dessiner. Nous avons suivi la classe et je dois avouer que jamais on ne m’avait expliqué aussi bien comment dessiner un personnage. Le type est vraiment doué. Nous avons pas mal rigolé, certains ont dormis. C’était un moment vraiment privilégié.
N’ayant pas déjeuné ni fait de sieste nous étions littéralement épuisées. Nous avons « demandé notre route » vers 17h et sommes passée chez Monsieur Achille pour déposer le lait pour la jeune fille qui a des jumelles. Ensuite nous nous sommes précipitées au verdoyant en espérant qu’il soit ouvert. Nous étions là à 18h, mortes de faim et de fatigue, la cuisine n’ouvrant qu’à 18H30 nous avons patienté bon gré mais surtout mal gré avec un coca. Le repas n’a jamais été aussi apprécié qu’aujourd’hui.
Il fait toujours aussi chaud mais si on n’est pas en plein soleil c’est supportable. Je pense qu’ entre midi et deux on doit atteindre les 45-48 ... sachant que le soir a 19h30 il fait 35°. Le seul moment de fraîcheur est celui ou l’on sort de la douche et qu’on passe sous le ventilo mais ça ne dure pas … Ce soir on se couchera après une « bonne » douche. C’était vraiment une super journée.
Lundi 17 mars 2008, Ouagadougou – Guimtenga
Nous avions rameuté les troupes à 7h30 (c’est a dire la famille d’allemands qui loge aussi à Carmen Kisito) ainsi que Manu et sa mère Monique (dites pour faire simple M&M (des amies de Thierry de l’association « Enfance en Péril »)) qui sont en vacance ici. Je voulais partir au plus tard à 8h … seulement il y eu un malentendu sur le programme de M&M qui en fait devait aller à Kamzaka et non pas a Guimtenga. Du coup, Marius qui devait aussi nous rejoindre et resté lui aussi à Kamzaka. Nous voilà donc partis (les allemands et nous) pour Guimtenga. Nous arrivons à l’école vers 9h. Les cours avaient bien évidemment commencé puisqu’ils débutent leur journée à 7h30. Tonton Raphaël était là pour nous accueillir. Nous avons discuté un moment avec les différents professeurs et nous sommes présentés aux 3 classes. Après avoir raconté l’histoire de cette école à la famille allemande ils sont repartis et nous avons intégré les locaux nous répartissant chacune dans une classe. Je commence par la classe de CE1. Ils sont 101 élèves. Leur professeur Monsieur Kaboré Sibidi est aussi le directeur de l’école. Laeti a attaqué par le CP2. Ils sont 87 car il y a 3 absents. Agnès leur professeur les mène à la baguette mais avec humour. Flo quand a elle est partie chez les petits, le CP1 dont la maîtresse s’appelle Binto. Ils étaient 57 sur 66. Nous avons donc eu le droit à des maths, de la lecture, une composition. Nous avons été chacune très étonné par leur désir d’apprendre. Bien sur il y a toujours dans les classes un artiste, un cancre, une tête et un chouchou mais ils se battent pour répondre aux questions et ça c’est incroyable à voir.
A 10h30 il y a eu le récré. Flo a sorti son appareil à faire de bulles ce qui a provoqué une liesse général surtout lorsque Maxime leur a dit qu’il donnerait 100 CFA à celui qui lui en ramènerait une. Pendant que les enfants s’amusaient je me suis rapprochée des cuisinières qui préparaient le riz. En effet j’étais curieuse de savoir la quantité de riz utilisée par jour. Afin de nourrir les 257 enfants inscrits (sans compter les absents) il faut compter un sac de riz de 5OKg par jour ainsi qu’une boite de concentré de tomate plus le bouillon Maggi.
Nous avons repris les cours jusqu’à midi. S’en est suivi la distribution du repas. Aujourd’hui est un jour spécial car en plus de la traditionnelle gamelle de riz nous leur avons distribué à chacun un paquet de gâteau et une banane. Les enfants une fois les gamelles remplies partent selon leurs affinités s’asseoir à l’ombre des arbres environnant. Ils sont sensés s’y reposer jusqu’à 15h. Le temps m’a semblé très long. Heureusement l’intervention des blanches les aura distrait. Entre Laeti qui leur a appris une chanson plus celles qu’ils nous chantaient de leur cru ont occupé une bonne partie de cette pause. Quant à essayer de leur apprendre à faire la ronde ou a jouer a 1,2,3 soleil … c’était mission impossible vu le nombre. Pendant que les filles continuaient à jouer avec eux je me suis entretenue avec une mère de famille qui est venue me présenter son projet de monter un AME (Association des mères éducatrices). Elles sont 67 à s’être inscrites avec le projet de mettre en place un jardin potager et ils recherchent des fonds pour les aider mais le projet bien que sympathique est beaucoup trop vague. A part la liste des mamans volontaires (chacune verserait 250 CFA et donnerait de son temps), et un papier officiel expliquant ce qu’est une AME aucun budget ni étude approfondie n’a été faite. Je lui ai donc suggéré de monter un projet solide avec leurs besoins réels et un budget prévisionnel afin de le soumettre à Paolo mais en leur précisant bien que malheureusement on était très sollicité de tous les côtés et que pour l’instant la priorité était donnée à la fin de la construction et de la réfection de l’école.
Au bout de 2h nous nous sommes octroyé une mini sieste à même le sol avec, cela va sans dire, quelques dizaines de paires d’yeux qui nous dévisageaient mais bon … la chaleur et la fatigue nous aidèrent à faire abstraction. Nous reprîmes les cours de 15h à 17h en échangeant nos classes. A la fin des cours nous avons assisté à la descente du drapeau avec l’hymne national chanté par les enfants. Nous avons essayé de prendre la route, notre problème de batterie restant le même nous nous sommes littéralement fait catapultés par des dizaines de mains. Je me demande d’où ces gosses tirent toute cette énergie.
Couvertes de poussière de la tête au pied et complètement déshydratées (nous avions cependant emmené beaucoup d’eau), nous nous sommes jetées sur un coca comme la misère sur les pauvres gens avant de rentrer à Carmen. Nous sommes ressorties dîner avec M&M au verdoyant. Je vais bouquiner un peu avant de dormir. Demain c’est grasse mat youuuuupi !!!
Mardi 18 mars 2008, Ouagadougou
Note de Flo : « Levées à 8h17 environ, nous sommes parties fraîches et de bonne humeur pour aller rendre visite a un copain de Maxime qui est artiste et peint de très beaux tableaux. Il fait en fait des panneaux publicitaires et peint sur le coté des tableaux qui sont revendus ensuite par plein de gens dans les rues de Ouaga. Laetitia a acheté deux jolis tableaux, et moi (Flo) deux cougourdes colorées.
Apres cette séance de shopping endiablé (hum hum), nous sommes allées retirer des sous puis sommes revenues a Carmen pour déposer lesdits sous et faire nos comptes d’apothicaire.
Après maints calculs foireux, nous en sommes venues aux mains. Non, en fait on a réussi à bien s’en sortir.
Ah oui ! Nous sommes aussi allés, toujours avec notre vaillant Maxime, chercher les beurres de Karité et autres produits qu’on avait commandé en début de semaine.
Pose déjeuner à l’Eau Vive, ou tout le gratin politique du Burkina s’était donné rendez-vous. Maxime ne savait plus où donner des yeux de la tête ! Il y avait plein de ministres partout.
Après le repas nous sommes rentrées faire une bonne sieste. Vers 16 h, Maxime est venu nous chercher pour aller visiter le parc urbain de la forêt classée de Bangr-weoogo. On a marché un peu et vu un croco flemmard ainsi que de jolis oiseaux colorés.
Bref, la journée est très vite passé et nous voilà de retour à Carmen, ou nous nous sommes « décraspouillées » avant d’aller manger un petit morceau au restau d’en face (Dany Ice, yahoooooooooooooooooo !).
Maintenant nous sommes en train de dire des tas de bêtises et rigoler dans la suite présidentielle de Laetitia. »
Mercredi 19 mars 2008, Ouagadougou
Nous avions donné rendez vous à Maxime à 9h à Carmen avec toute sa famille afin de les emmener voir le zoo de la forêt. Nous nous sommes acquittées des droits d’entrée (100 CFA pour les enfants, 200 pour les adultes et 1000 pour l’appareil photo) et avons effectué la visite avec un guide. Après un petit rafraîchissement nous avons déposé Adèle et les enfants à la maison et lui avons offert les cadeaux que nous avions ramené de France dont la machine à coudre de Laeti. Elle était vraiment très émue. Le petit Yael est à croquer, toujours entrain de sourire.
Après avoir eu Paolo au téléphone nous sommes allées retirer de l’argent afin de racheter du lait maternisé 1er âge. Malheureusement il n’y avait plus de cartons entiers de la marque la moins cher (Marque Frisola à 2250 CFA la boîte). Nous avons donc vidé le rayon de ce qu’il restait (16 boites) et avons pris du lait de la marque Gallia et Blédina (qui sont eux à 3250 CFA la boîte). Le tout nous est revenu à 198500 CFA (302 €). Nous sommes allée déposer le tout à l’orphelinat (76 boites offertes par graines de joie et 12 boites offertes par les américains) ainsi que tous les jouets offerts par Flo dont un tapis d’éveil qui a rendu particulièrement heureuse la secrétaire car elle nous a dit l’avoir demandé depuis longtemps mais que jusqu’à présent personne n’en avait ramené. Chaussures, lingettes et vêtements ont également été déposés par Flo. Aujourd’hui nous avons décidé de pique niquer à Carmen ce qui, en plus de nous faire faire des économies nous permet de nous reposer (ce qui est moins évident lorsque l’on va au restaurant). Nous sommes également passées récupérer les papiers phytosanitaires pour le karité ainsi que l’attestation de produit biologique puis avant de rentrer nous avons récupéré les tableaux que nous avons achetés. Le gars, un ami de Maxime est vraiment doué (15000 le grand 6000 le petit 1000 la calebasse). Très gentil il nous a offert une calebasse chacune ainsi qu’un tableau pour Flo.
Marius nous a appelé pour nous inviter à un petit concert. Il y a en effet une française (Susie) qui, (tombée amoureuse du ou au Burkina, je ne sais pas), a monté un groupe avec d’autres musiciens. Elle joue de l’accordéon, il y a un djembé et un autre instrument dont je ne me souviens pas le nom. L’ayant rencontré l’autre jour je lui avais demandé s’il était possible d’organiser un petit concert à Kamzaka car j’étais curieuse d’écouter ce mélange. En plus ça ferait quelque chose de nouveau pour les garçons. Donc Marius nous avait donné RDV à 16H mais finalement nous a dit que le concert débuterait à 19H30. Nous avons décidé (puisque c’est jour de fête) d’aller acheter des pizzas et des fruits pour le dîner seulement voilà, on est arrivés à 18h dans une pizzeria. Le type nous informe que le cuistot n’arrive qu’à 18h30 (ce qui n’aurait pas été un problème s’il n’avait pas menti sur la suite) et qu’il pouvait enfourner jusqu'à 10 pizzas ensemble. Nous en commandons 15 et prenons un rafraîchissement en attendant. Nous faisons une rencontre qui pourra s’avérer fort intéressante dans le futur. En effet, alors que nous patientions désespérément je fais la connaissance de Ouali. Ouali travaille pour l’ANPE burkinabé. Il est spécialisé dans la formation des jeunes n’ayant pas reçu d’éducation. Je lui parle de Kamzaka et lui propose de rencontrer Marius. Les minutes passent, les heures … Lasses et nous voyant en retard nous demandons régulièrement « dans combien de temps » et la réponse est toujours aussi malhonnête. Ca va du « quelques minutes » au « il n’en reste que 6 à cuire » en passant par « 10 minutes » sauf qu’à 20h30 on ne voyait toujours rien venir. Je rappelle donc Marius pour m’excuser une fois de plus lorsque Flo complètement excédée demande à voir les pizzas qui sont déjà prêtes ... quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit qu’il n’y en avait que 10 de cuites. Elle lui somme de nous rembourser la différence et nous partons à 20h45 avec nos 10 pizzas et les boules d’avoir raté le concert et d’arriver aussi tard. Heureusement demain c’est Férié. Nous arrivons donc vers 21h30 complètement énervées mais le simple fait de voir les garçons qui nous tombent dessus avec leurs grands sourires dès notre arrivée fait s’évaporer la moindre particule de négativité. Nous passons une bonne heure avec eux à jouer, à écrire nos adresses et à récupérer leur lettres et dessins pour leur parrains et marraines. C’est fou comme ils y sont attachés. Ils me demandent tous si je connais X et Y. C’est important pour eux. Il y a un petit nouveau qui est arrivé hier au centre. Il s’appelle Issa. N’ayant pas encore de parrain Flo s’est proposé de devenir sa marraine. Il faudra cependant attendre le dossier du SAMU Social (c’est eux qui l’ont envoyé à KAMZAKA) et voir s’il passe la période d’adaptation qui dure environ un mois. Ensuite elle pourra remplir les formalités.
Nous rentrons fatiguées tant par l’attente de ces p…..s de pizza que par l’énergie qu’il a fallu déployer avec les garçons. On se couche vers minuit trente. Un record !
Jeudi 20 mars 2008, Ougadougou – Paris via Niamey
Levées à 8h une grosse journée nous attend. Nous commençons par aller régler la voiture à Guy puis filons chez Sandrine Roche (qui fabrique les savons d’Asseitou) pour récupérer les 400 savons (56000 CFA). De là nous allons déposer le tout à Carmen Kisito car ils craignent la chaleur. Nous sommes partis manger au verdoyant puis après un RDV manqué avec Ouali nous sommes passés récupérer Marius (Ismaël s’est tapé l’incruste) pour aller visiter le chantier car il paraît qu’ils ont bien avancé (effectivement les fondations sont comblées et ils sont déjà entrain de monter les murs des sanitaires). Au retour nous passons un moment avec les garçons puis allons chez Achille pour récupérer un courrier et pour lui donner des stylos qui font défaut à l’école. De là, pendant que les filles se douchent j’ai finalement réussi à organiser une rencontre avec Ouali et Marius juste à côté de la maison. Nous sommes allés prendre un verre au « Stade de France Plus » … je ne pouvais partir sans passer par là. Je rentre pour pouvoir faire ma valise car le temps, même s’il semble s’être arrêté aujourd’hui, continu sa course. Max vient nous chercher vers 19h. Nous passons faire un rapide bisous à Adèle avant de repartir pour l’aéroport.
Le voyage de retour sera pénible car premièrement la grande nouveauté c’est qu’une fois qu’on est enregistrés on ne peut plus sortir de l’aéroport. Du coup c’est nul parce que nous on est arrivées super tôt et on comptait passer un moment avec Maxime, boire un dernier verre. C’est vraiment nul nul nul leur système. Du coup on a été obligés de se dire au revoir à travers la vitre. On a poireauté jusqu’à 20h30 dans cet aéroport miteux qui pue les pieds. C’était une infection ! Nous décollons à 21h30 pour 45 minutes de vol plus tard, atterrir à Niamey au Niger. Là nous attend une escale d’1h30 pendant laquelle nous sommes confinées dans l’avion sans rien faire. On a faim, on est fatiguées et on ne peut même pas regarder de film en attendant. On re-décolle vers minuit quelque chose et juste au moment de nous endormir ils servent le dîner. Arrrrrrrrgh !!!! Bref … je me jette sur le plateau car j’ai vraiment trop faim. Le voyage a donc été très long. Heureusement l’équipage était aussi très sympa. Nous arrivons à CDG à 6h30 du mat. Il fait froid et il pleut ! YEEEPA !!!
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