7 Novembre 2007, Ouagadougou, Burkina Faso
Il y a quelques mois j’ai rencontré Paolo et Laurent à l’aéroport de Roissy alors que nous attendions notre vol pour Marseille. Paolo travaille pour Air France à l’escale de Marseille. Nos divers sujets de discussions nous ont amené à parler de mon expérience à Madagascar et Paolo m’a alors dit travailler en tant que trésorier pour une association fondée par des agents AF de l’escale de Marseille appelée GRAINES DE JOIE. Cette association a développé plusieurs projets dont certains au Burkina Faso, d’autres en Roumanie et au Brésil. Nous avons tout naturellement échangé nos coordonnées car l’idée de repartir en mission humanitaire m’enchante et me comble.
Paolo m’a contacté pour me parler de la prochaine mission prévue au Burkina Faso. Les dates collaient exactement à mes jours de repos et j’ai sauté sur l’occasion pour lui dire que j’étais partante.
Voilà comment quelques temps plus tard je me retrouve avec 13 autres personnes dans un hôtel au centre de Ouagadougou à minuit passé.
Ce matin j’ai quitté mon hôtel à midi pour me rendre au terminal E. Arrivée en avance j’ai fait la queue dans la file d’attente. Le reste du groupe (composé d’agents AF, de leur conjoints, ayants droits et compagnons) est arrivé au fur et a mesure car ils n’avaient pas pu tous embarquer sur le vol de Roissy. Nous étions donc en tout 17 à partir (14 pour Graines de joie et 3 pour des associations autres mais avec qui ils travaillent). Nous emportons avec nous 800 kilos de bagages, un véritable convoi !
Au terminal E des agents et superviseurs charmants nous font passer en priorité. Le vol n’était pas bon du tout mais heureusement grâce à la collaboration exceptionnelle des agents du sol et de l’équipage (nous ne remercierons jamais assez le commandant de bord qui a accepté 6 Jump Seat au lieu de 3 en transformant leurs couchettes en sièges) nous avons finalement tous pu embarquer.
Le vol s’est très bien passé. Nous sommes arrivés à Ouagadougou à 21h, il faisait 28°C. Le passage de la douane a été un peu long et un peu spécial pour 2 d’entre nous. En effet une autre jeune fille (Alice, une jeune roumaine) et moi même n’avions pas eu le temps de nous occuper des visas. Nous avons donc rempli une fiche auprès de la police des frontières et avons fourni 2 photos en plus de notre passeport. N’ayant pas l’argent pour payer le visa (10.000 CFA soit 100 francs français soit 15 euros) nous avons laissé le tout entre les mains de la police. On nous a donné un sauf conduit afin de pouvoir sortir. Je suis désormais une sans papiers … au sens propre du terme. Ca fait bizarre. Nous avons ensuite récupéré nos 46 colis. Le processus a été un peu long mais bon en même temps c’est normal, il fallait vérifier que nous n’en oublions aucun. Je suis sortie fumer une cigarette et ai attendu les autres dehors. Ils ont tardé à sortir car visiblement le nouveau chef des douanes a voulu ouvrir les paquets. Ils ont parlementé mais il n’y a rien eu à faire. Les douaniers ont donc gardé tous les bagages et nous devrons retourner à l’aéroport demain afin de les récupérer.
Nous nous sommes rendus à l’hôtel en mini bus … j’étais à la fenêtre à regarder les rues poussiéreuses et profiter de l’air sec lorsqu’ un sentiment de bien être m’a envahie. Je me suis mise à sourire. C’est sur, je suis heureuse et je vais adorer cette expérience.
Nous sommes logés au Centre « Carmen Kisito ». Il est géré par des religieuses qui hébergent les jeunes filles en détresse et qui sert aussi d’hôtel. Disons que c’est plutôt un foyer. Nous nous répartissons dans les chambres doubles ou quadruples (la mienne n’a pas de porte). C’est propre et il y a même des moustiquaires. LA CLASSE TOTALE ! Allez ! Je vais éteindre bien que je n’ai pas très sommeil car il faut prendre des forces pour demain.
CARMEN KISITO
Centre d’Accueil et de Réinsertion de la mère et de l’enfant
L’analyse des mutations sociales qui s’opèrent dans le milieu urbain de la ville de Ouagadougou a contraint l’association KISITO à découvrir d’autres formes de structures pour enfants. L’association a donc été amenée à élargir sa mission pour prendre en compte la jeune fille mère désoeuvrée et en difficulté. Par cette option elle entend mener des actions préventives en vue réduire le nombre de plus en plus important d’abandons d’enfants pour diverses raisons.
C’est en 1996 que fut décidé le chantier de la « crèche Hôtel Maternel » baptisée en 2003 en «Centre d’Accueil et Réinsertion de la mère et de l’enfant CARMEN KISITO ». Sa réalisation fut longue et difficile mais le Centre est effectif en 2005 et officiellement inauguré le 11 février 2006.
Objectifs :
(CK) se propose de promouvoir et d’appuyer les volontaires et humanitaires pour le soutien et l’assistance aux jeunes filles mères et aux enfants de 0 à 6 ans.
Objectifs spécifiques :
- Le centre entend promouvoir des actions d’écoute de conseil et de soutien à la femme et jeune fille mère en détresse et à ses proches parents.
- Accueillir, héberger la jeune fille mère en détresse pour une courte durée afin de mieux l’écouter, la conseiller, la soutenir et l’orienter vers une réinsertion familiale et sociale.
- Offrir un cadre d’occupation et de formation aux jeunes filles mères désoeuvrées et aux enfants de 0 à 6 ans pour leur gardiennage et leur éducation.
- Mettre en œuvre toute mesure pouvant contribuer à l’exercice par les jeunes filles de toutes activités à assurer leur mieux être.
Cadre institutionnel :
- Monseigneur l’archevêque de l’archidiocèse de Ouagadougou est le président fondateur de l’association Kisito. L’économe général et le curé de la cathédrale de Ouagadougou sont les 2 autres membres fondateurs. Tous les trois sont garants de l’orientation de l’association.
- CK est présentement géré par les religieuses de la congrégation des sœurs de l’Immaculée Conception (SIC) suivant une convention à durée illimitée passée avec le bureau Exécutif de l’association Kisito.
- Le centre est organisé en départements et services pour lui assurer ses activités en toute autonomie.
Activités :
- La crèche a une capacité d’accueil de 40 à 50 enfants de 0 à 3 ans, suivis journellement dans tous les soins d’hygiène, d’alimentation, de formation, de jeux d’éveil etc.
- L’école maternelle accueille 90 enfants de 3 à 6 ans en 3 sections d’environ 30 enfants par section. Ces enfants sont éduqués et formés par des sœurs et monitrices diplômées et qualifiées.
Volet filles mères :
- En ce qui concerne les filles mères, le centre joue un rôle important en menant plusieurs actions :
- mission d’écoute dispensée à l’intérieur comme à l’extérieur du centre auprès des femmes et mères célibataires en difficulté ainsi que de leurs parents par des cadres compétents.
- Accueil et hébergement de jeunes filles mères et leurs enfants. Cette prise en charge est fonction de l’état physique, psychologique et humanitaire de la mère célibataire. Sa durée relativement courte est déterminée d’avance dès l’admission de la pensionnaire.
- Formation à une activité ou aide à leur formation à un métier afin d’assurer plus tard la réinsertion familiale et professionnelle de la jeune mère.
NB : un médecin vacataire est à la disposition du centre.
Perspectives :
- Les ressources propres de CK proviennent des activités de la crèche et de l’école maternelle. Elles représentent environ 12,26% du budget de fonctionnement. Les autres ressources viennent de l’aide des bienfaiteurs nationaux et étrangers.
-C’est pourquoi comme œuvre humanitaire devant orienter les filles mères vers la recherche de leur propre autonomie, CK travaille à couvrir à 11,67% son budget par des activités génératrices de revenus.
- CK est ouvert à toute personne soucieuse d’apporter son appui matériel et financier aux activités qu’il mène contre la misère des bébés et de leurs mères en détresse
Jeudi 8 novembre 2007, Ouagadougou
J’ai (comme la plupart du groupe) assez mal dormi. Nous nous sommes tous endormis très tard (en ce qui me concerne je crois que c’est un peu à cause de l’excitation et l’envie d’être à demain). Le réveil à 6H45 à été plutôt rude. Paolo est venu me réveiller car nous devons nous rendre à l’aéroport afin de récupérer les colis (et optionnellement mon passeport). Je pars donc avec Maya (la fondatrice de l’association), Paolo, Laurent, Michelle et Christophe en direction de l’aéroport. Nous avions rendez vous à 8h. Maxime (notre dévoué chauffeur nous emmène au bureau du chef des douanes qui nous a donné RDV). Seulement voilà, la personne en question n’est pas là et il n’est pas prévu qu’il arrive avant 10h. Les boules. Les palabres commencent. Paolo appelle Achille (un ami burkinabé à l’origine des projets de construction de l’école par « graines de joie ») afin de venir plaider notre cause. Il faut que j’explique qui est monsieur Achille. Achille fait parti d’une fratrie de 14 enfants. Visiblement ses parents se sont acharnés afin que tous leurs enfants est une bonne situation dans la vie (ce qui est le cas puisqu’il est géomètre) mais avec l’espoir que ces derniers n’oublient jamais d’où ils venaient et en retour favorise le développement de leur village. Leur village c’est Guigmtenga (situé à environ 15kms de Ouagadougou). Actifs pour leur village, ils avaient organisé une collecte entre les villageois (et le village voisin) afin de créer une école pour éduquer tous leurs enfants. En effet aucun enfant n’était scolarisé du à l’éloignement des écoles et au manque d’infrastructure. Avec l’argent qu’ils avaient tous réuni ils avaient construit une paillote afin de pouvoir y donner des cours. C’est là que « graines de joie » intervient. Lors d’une rencontre avec Achille et séduits par leur enthousiasme et leur volonté, Maya et le reste de son équipe ont décidé de venir en aide au village. Ils ont donc construit une école qui accueille désormais 3 classes de 100 enfants. Je développerai ce thème plus tard lorsque j’aurai visité les locaux.
Donc Achille, qui a un certain rang social à Ouaga et s’investit a 100% dans ce projet est venu parlementer avec le chef des douanes. Cela nous a permis de récupérer les colis relativement rapidement (il nous aura fallu 1h30 de patiente au lieu de, je suppose plus de la journée sans son intervention). Pour la forme la douane a ouvert 2 des colis puis nous ont laissé partir.
Nous sommes donc revenus à Carmen Kisito chargés comme des mules. Le reste de la troupe nous a aidés à décharger le tout. (Tiens ça me fait penser que je n’ai toujours pas payé mon visa ni récupéré mon passeport !...).
Nous sommes tous partis « en ville » changer et retirer de l’argent. Cela nous a pris un certain temps vu la taille du groupe et les embûches sur la route (motos, cyclos camions, piétons, carrioles en tout genre etc …). A peine le porte monnaie rempli nous sommes allés le délester de quelques grammes au super marché du coin afin de nous approvisionner notamment en eau pendant que Paolo et Laurent partaient acheter du lait pour les enfants de HOME KISITO Nous avons rejoint Michelle et Charles (2 des personnes qui sont venus avec nous mais qui font partis de l’association TOEGA). Nous sommes allés manger au restaurant « l’eau vive » (qui est tenu par des sœurs missionnaires rattachées aux carmélites) qui prépare et aide des jeunes filles à avoir un métier (notamment en salle pour le service). On y a très bien mangé. C’était très bon. Les sœurs travailleuses missionnaires de l’eau vive accueillent les clients dans plusieurs restaurants à travers le monde. Les revenus leur permettent d’aider les populations locales en difficulté en organisant une soupe populaire mais aussi en formant des jeunes filles et en créant des projets humanitaires. La carte du restaurant propose des plats locaux (comme le To) mais aussi des plats plus européens. La salle climatisée et la cour fleurie contrastent avec le chaos de la rue. Pendant le repas les soeurs se réunissent pour chanter un « ave maria » harmonieux laissant le choix aux clients de les accompagner ou non dans leur prière. Ici quelle que soit sa confession (si tant est qu’on en ait une) chacun se sent à l’aise.
La fatigue est générale. Tout le monde est crevé. Nous pensions avoir le temps de rentrer pour nous reposer avant de repartir mais le service étant très long nous avons du faire une croix sur notre sieste. Dehors il fait une chaleur écrasante qui fragilise allègrement notre énergie. Nous avons tous plus ou moins mal à la tête. Laurent d’ailleurs est parti au début du repas sans rien avaler, terrassé par une migraine fulgurante.
Nous nous rendons donc à notre pension afin de récupérer quelques colis. Je donne un cachet à Laurent contre la migraine et il restera se reposer encore ici. Nous partons en direction de KAMZAKA, un centre d’accueil pour les enfants des rues. Kamzaka est géré par l’association « ENFANCE EN PERIL BURKINA » aidée par « ENFANCE EN PERIL France ». « Graines de joie » est intervenue ici en fournissant des lits jumeaux superposés (les enfants dormaient par terre) et en apportant différentes formes de soutien (comme par exemple le parrainage moyennant 15€ par mois). Tous ces garçons (car il n’y a que des garçons) ont un passé plus ou moins terrible (battus, violés, drogués, etc …). Le plus jeune, Isidore à 8 ans. Ca fait un an qu’il est là avec son grand frère. Kamzaka se charge de les éduquer (lire, écrire) et de leur apprendre un métier. A ce sujet là, j’ai rencontré Emilie, une française de 27 ans qui, déçue par le non aboutissement permanent de ses projets a décidé de prendre une année sabbatique afin de venir y faire du soutien scolaire. Cela fait un mois qu’elle est là. J’ai bien senti que c’était dur pour elle mais je lui ai dit mon admiration et ai essayé de lui remonter le moral. Il est vrai que c’est loin d’être facile ! Au début les enfants dormaient par terre et ne mangeaient qu’une seule fois par jour. Aujourd’hui grâce à des aides plus importantes ils peuvent être mieux logés et mieux manger. Le projet de « graines de joie » (et c’est un peu pour ça aussi que nous sommes venus) de participer à la pose de la première pierre d’un nouveau centre Kamzaka qui pourra accueillir 60 enfants. Cela représente un budget de 62.000 euros, le terrain étant fourni par la ville de Ouaga. Ainsi donc plus d’enfants pourront être sortis de la misère et la famine mais j’ai le sentiment que c’est une goutte d’eau. C’est un peu désespérant quand on voit tout ce qu’il reste à entreprendre. Je sais pertinemment que nous essayons tous de participer de notre mieux et que sur cette pierre reposera beaucoup de joie. Les enfants de Kamzaka sont heureux et CA, ça fait un bien fou au cœur.
Nous sommes rentrés du centre vers les 19h complètement lessivés. Nous nous sommes douchés avec délectation (enfin surtout Christophe et moi car ce matin il y a eu une coupure d’eau et nous n’avons pas pu nous laver (bon ok après c’était réparé mais on avait la flemme)). J’ai bien envie de me coucher sans dîner mais bon … je fais un effort et ressort avec la deuxième partie du groupe vers 21h. Nous allons au « verdoyant », une pizzéria tenue par un français marié à une burkinabée. Avec Christophe on s’est vraiment « poilés » car on était assis à côté de Maxime et Souleymane (le chauffeur de Michelle et Charles) et nous leur avons demandé de nous traduire certains mots de vocabulaire en Mooré (l’une des nombreuses langues parlées ici). Je me suis vraiment payé un bon fou rire.
Nous rentrons nous coucher mais il faut encore que je tape mon carnet … je n’ai vraiment plus de force mais je sais que si je ne le fais pas je n’aurais plus le courage de le faire plus tard.
Je me couche il est 1h du mat mais n’arrive pas à m’endormir avant 4h malgré la fatigue.
Vendredi 09 Novembre 2007, Ouagadougou
Réveillée doucement à 7h45 par Christophe qui a eu l’extrême amabilité de me chanter une chanson dédicacée, je me lève de bien meilleure humeur (on connaît ma légendaire et massacrante humeur au réveil !). Bref il nous reste environ 2O minutes pour faire ce que font les autres en 1 heure, mais ce n’est pas un problème car un café et une clope suffiront à me faire patienter jusqu’au repas de midi.
A 8h30 pétante, nous étions tous en bas à attendre le reste de l’équipe ! En ramenant les tasses de café, je me suis fait kidnappée par les enfants de la crèche. Comme ils étaient bien mignons, bien évidement, je n’ai pas pu résister, ce qui m’a mis légèrement en retard (je tiens cependant à préciser que je n’étais pas la dernière à monter dans le minibus).
Petite note de Critofle (c’est comme ça qu’Isidore a écrit son prénom) : « ce n’est que le deuxième jour, mais il devient évident que les trajets en minibus deviennent de plus en plus pénibles. Imaginez, 14 personnes serrées, sans clim avec une chaleur étouffante, des conditions de circulations chaotiques… Mais bon, chacun prend sur soi afin de ne pas rendre le trajet plus pesant qu’il ne l’est. L’idée d’une escapade en solitaire(s) commence sérieusement à faire son chemin. »
Nous avons commencé la matinée par la visite de l’orphelinat HOME KISITO.
Orphelinat HOME KISITO
Historique
En 1931, des missionnaires soucieux de répondre à la situation des nourrissons et jeunes enfants en détresse privés trop tôt de la présence de leur mère avaient créé une crèche familiale. En 1965, l'institution fut érigée en association par le révérend père Claude Blanc pour administrer la crèche baptisée HOME KISITO. Cette structure accueille des nourrissons orphelins de mère ou abandonnés, sans filiation aucune, des enfants de mère malade mentale errante. Exceptionnellement, il reçoit des enfants de familles en difficulté (enfants incestueux ou adultérins rejetés) en attente de réconciliation des parties.
Le drame vécu chaque jour par la petite enfance a conduit l’association Kisito à élargir son combat pour prendre en compte également les filles mères et les femmes en difficulté au niveau du Centre d’accueil et de réinsertion de la mère et de l’enfant. C’est là que nous logeons. Ce centre est appelé CARMEN KISITO, il est situé aux 1200 logements, secteur 14 de Ouagadougou.
Activités
Le Home Kisito (HK) dont la gestion est à la charge des sœurs de St François d’Assise assure l’accueil, l’hébergement, l’alimentation, la protection sanitaire, le placement et le suivi des bébés orphelins ou abandonnés de 0 à 2 ans.
Capacité d’accueil
L’orphelinat a une capacité d’accueil d’une cinquantaine de nourrissons. Ici les nourrissons sont répartis en 3 sections suivant leur âge : de 0 à 6 mois, de 6 mois à 1 an et de 1 an à 2 ans.
Volume d’activités
Le personnel du HK comprend présentement une infirmière diplômée d’Etat, deux agents itinérants de santé, une sage-femme, 22 nurses, 2 assisstantes sociales, un agent de suivi, 2 cuisinières dont une vacataire, un agent de ménage, 2 buandières, une dizaine d’employés des services généraux et de l’administration financière et comptable. Un contrat d’assistance médicale est passé avec un médecin pédiatre.
Statistiques
Au 31 octobre 2006 :
- 2666 enfants ont été accueillis au HK depuis 1967
- 51 enfants Kisito fréquentent la maternelle
- 43 le primaire
- 23 le secondaire
- 6 l’enseignement technique
- 1 l’enseignement supérieur
Accueil, suivi et adoption des bébés
Dès son admission au Home Kisito, le dossier complet du nourrisson est établi avec les renseignements sur ses parents, les antécédents médicaux et chirurgicaux, les filiations connues, les grossesses de la mère, les circonstances de l’accouchement et (quand c’est le cas) les causes du décès de la mère. Les rapports avec la famille biologique sont maintenus permettant en temps voulu, avant les 2 ans, le retour de l’enfant dans sa famille ou dans une famille d’accueil ou encore dans sa famille d’adoption. L’adoption, surtout pour les enfants abandonnés, se fait en conformité avec les lois et la réglementation en vigueur au Burkina Faso.
Partenaires et parrainages
Depuis sa création le Home Kisito est soutenu matériellement et financièrement par les dons des bienfaiteurs nationaux et étrangers et les contributions des partenaires. A travers le parrainage, des partenaires et bienfaiteurs étrangers viennent en aide à de nombreux enfants Kisito retournés en famille d’origine ou placés dans des familles d’accueil.
Sans aides et parrainages, le HK, qui est une œuvre caritative cesserait toute activité, laissant les bébés orphelins ou abandonnés sans soutien. C’est donc sur la générosité des uns et des autres que les enfants du HK vivent et s’épanouissent pour être les hommes et les femmes de demain.
Pour aider le HK et contribuer ainsi à sauver de la souffrance et de la mort un bébé orphelin ou abandonné, toute intervention qu’elle soit matérielle ou financière est la bienvenue en faisant soit des dons en nature sur place ou des versements financiers.
Apres un bref crochet à la maison et une micro sieste salvatrice, nous repartons au restaurant « l’eau vive ». Il faut savoir qu’au Burkina Faso, le service (et ce dans n’importe quel domaine), est extrêmement long. Afin d’éviter de perdre 3 heures à table (le moral et le physique des troupes étant en baisse, phénomène du a l’exposition prolongée au soleil), nous decidons de ne prendre qu’un plat unique. Flore, Laurent et Christophe n’ayant rien compris en ont commandé 2, voir 3…
Note de Christophe : « J’étais très déçu de ne pas avoir eu mon troisième plat. Rendez vous compte ! Des frites locales ! La déception, le chagrin, la douleur. Mais quel réconfort, la leçon de Magali: Transformer un vulgaire Nescafé en authentique expresso avec son onctueuse mousse et son amertume si douce pour l’âme ! Merci Magouille. Allez ! Demain pour le fun j’en commande quatre… Une fois de plus, à peine rentrés, la spécialiste des micros siestes me lâche encore une fois, je me vengerais ce soir. Finalement, je m’inspire de son karma et arrive à trouver le sommeil. Enfin… car ce que ne vous a pas dit Magouille, c’est que pour l’instant les nuits sont courtes, mais très agréables (surtout les pauses clopes à 2 heures du mat et les innombrables questions existentielles entre moustiquaires) »
Je me lève à 16h bien plus à même d’aborder ma mission c’est à dire aller prendre en photo les enfants de l’école en train de goûter. Ils sont 100, minuscules, plus beaux les uns que les autres. Les institutrices m’ont autorisé à participer à la classe, car je crevais d’envie d’être au milieu de toute cette énergie. Pour le goûter il y a un rituel qui consiste à se laver les mains dans un seau d’eau savonneuse puis se les rincer dans un seau d’eau claire. Ce qui me fait rire c’est qu’ensuite les enfants s’assoient par terre dans cette terre rouge et collante et se retrouvent immédiatement les mains couvertes de poussière. Mais bon, je suppose que c’est plus pour leur apprendre les rudiments de la propreté et de l’hygiène que pour qu’ils soient propres comme des sous neufs. Je me retrouve au milieu de cent enfants qui viennent me saluer en me serrant la main. J’aime cet instant privilégié. En attendant les autres préparent les cartables pour demain. En effet parmi les 800 kilos de bagages nous avons apporté des cartables, des stylos, des crayons et cahiers pour la rentrée des classes. Les femmes de notre groupe se chargent de répartir les fournitures et remplir les cartables suivant le nombre d’enfants de l’école du village à qui nous les donnerons, pendant que Paolo et Laurent vont à des RDV et que Christophe interview la mère supérieure qui gère CK, Soeur Marie. Une fois les cartables comptés et rangés nous repartons « en ville » pour retirer de l’argent, acheter de quoi organiser le pique-nique de demain et passer dans un magasin de produits au beurre de Karité. En ce qui me concerne, j’achète du beurre de karité pur pour 2500 CFA le kilo. J’en connais qui vont être contentes !
Nous rentrons un peu crevés il faut le dire et décidons avec Christophe et Flore de ne pas ressortir pour le dîner. Nous avons tous besoin je crois d’être un peu seuls et de calme. En plus nous n’avons pas très faim. Nous passons donc une agréable soirée à papoter tous les 3 en mangeant de la « vache qui rit » entre 2 Tucs au paprika. Un dîner parfait avec une compagnie parfaite.
Ah oui ! J’ai oublié de dire que j’ai eu un petit coup de blues tout à l’heure car en rentrant j’avais téléchargé toutes mes photos de cet aprèm et ensuite je les ai effacé de ma carte mémoire. Hors ces dernières ont subitement disparu de mon ordinateur. Complètement sous le choc je n’avais vraiment plus envie de sortir car je sais que je n’aurais pas été très réceptive ce soir. Mais voilà ! Heureusement Christophe les a retrouvées une fois l’ordi rallumé. QUELLE JOIE ! QUEL BONHEUR !!!! Merci Saint Christophe, je ne vous oublierai jamais !!!
vendredi 7 novembre 2008
Burkina Faso - Mission Novembre 2007 - 1ère partie
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